Encore un incident grave, encore cette violence exacerbée qui s’abat sur notre championnat. L’image d’un Saïd Saïbi blessé et au crâne sanglant était laide. L’image laide de trop d’un championnat où les auteurs de ces actes d’agression indéfendables continuent de refléter une mauvaise image du sport tunisien. Après Nader Daoued, Chaker Zouaghi, c’est au tour de Saïd Saïbi d’être agressé alors qu’il exerçait son métier d’entraîneur sur le banc. Il faut noter que, 24 heures auparavant, des pages appartenant au public de l’OB avaient clairement et nettement menacé Saïbi et appelé le public à lui réserver un accueil «spécial».
Le match OB-CA n’aura duré que 20’ et entre par la grande porte dans la partie noire de l’histoire du football. On a appliqué la loi et arrêté le match avec une victoire par pénalité pour le CA et des sanctions lourdes envers l’OB. Pourquoi en sommes-nous arrivés là? Ce degré de violence verbale et physique dans nos stades passe à un cap encore plus dangereux, où il n’y a plus de lignes rouges. L’intégrité physique des entraîneurs, des joueurs et des officiels est aujourd’hui menacée, avec une dose de violence injustifiable qui monte et qui chauffe des esprits déjà excités. Pour ce match OB-CA, ce qu’on n’arrive pas à comprendre, c’est comment une partie du public de l’OB cède à un quelconque «règlement de compte» avec Saïbi, alors que le club vient à peine de gagner la Coupe de Tunisie haut la main. Ce match contre le CA devait être une fête, un moment de joie, de fierté collective sans aucune pression, ni tension. Eh bien, c’est le contraire qui s’est produit !
Avec ce championnat qui aborde une dernière et électrique ligne droite pour le titre de champion, on s’attend à voir de plus en plis de scènes de violence et d’agression. Et ce sera toujours le public local qui va tout se permettre pour intimider l’adversaire avec toute une panoplie, à commencer par les jets de bouteilles jusqu’à l’agression physique. Va-t-on disputer ce championnat selon l’article 56 des règlements de la FTF ? Il semble que oui.
Ce problème de violence va plus loin que ces incidents répétitifs et odieux. C’est une culture malsaine qui s’est installée dans notre sport, surtout dans les compétitions à fort enjeu. Cette culture se propage et, le plus grave, trouve des alibis et une impunité. Où est-ce qu’on va et quand est-ce que ce fléau va s’arrêter ?